Quand toutes les présentations sont terminées, le maréchal du palais, après avoir pris les ordres de la reine, donne le signal de la danse. Le bal commence toujours par une promenade majestueuse, à laquelle la cour et la diplomatie peuvent seules prendre part. Le roi donne la main à une ambassadrice, la reine accepte la main d’un ambassadeur, et toutes les sommités du bal s’avancent à la suite, en se tenant par la main. À chaque tour de salon, les couples se défont et se recomposent. Cet exercice plein de dignité dure un peu moins d’un quart d’heure.
Ces bals de la cour se composent presque exclusivement de valses et de contredanses. On valse à deux temps. La valse à deux temps, je ne sais pourquoi, s’appelle en Grèce la valse allemande. La valse à trois temps est indûment qualifiée de valse française. Je suppose que les allemands ont abusé de leur influence sur l’esprit du peuple pour nous imputer leur valse à trois temps.
Vers le milieu du bal on donne une polka, une seule. La polka est la danse favorite du roi ; mais la reine ne peut pas la souffrir. La schotisch est une curiosité inconnue à la cour. On croit généralement que la rédowa est une cantatrice italienne. On n’a pas encore entendu parler de la varsoviana. Les essais de polka-masurke qui ont été risqués ont assez mal réussi, par la faute de l’orchestre, qui ne voulait pas jouer en mesure. En revanche, on danse toujours une mazurka à grands ramages, avec figures, et l’on termine régulièrement par un interminable cotillon.
La reine fait inviter les danseurs de son choix, mais elle s’arrange de manière à dédommager presque