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meubles moins élégants, que l’on y fume devant les dames, et qu’elles y fument quelquefois sans se cacher.


III


Aspect des rues. ― La ville en plein air. ― Retour sur l’antiquité. ― Le carrefour de la Belle-Grèce. ― L’épicier, le barbier et le pharmacien. ― Les sénateurs du marché. ― Le changeur. ― Le bazar à huit heures du soir. ― Les hommes dorment dans les rues et les femmes sur les toits. ― La chambre à coucher du peuple est mal balayée. ― Éclairage.


Voulez-vous voir le peuple grec sous son vrai jour, promenez-vous dans les rues.

De tout temps les Grecs ont vécu en plein air. Les Romains étaient, dit-on, fort épris de la place publique, et l’on assure qu’ils haïssaient le logis. Je les défie de l’avoir jamais haï comme les Grecs, car il pleut à Rome dix fois plus qu’à Athènes.

Lorsqu’on examine ce qui reste de la ville ancienne, on est frappé de la petitesse des maisons, qui toutes ont laissé leur trace sur le sol. On ne croirait jamais, si l’histoire ne faisait foi, que de pareils taudis aient été habités par des hommes. L’abbé Barthélemy a tracé dans son livre le plan d’une maison athénienne. Je me ferais fort de donner un bal à cinquante maisons athéniennes dans la maison de l’abbé Barthélemy. Ces baraques, que nous pouvons mesurer avec une canne, n’étaient pas tenables pendant le jour ; tout au plus y pouvait-on souper et dormir. On passait la journée au marché, dans la rue ou sur la place.