Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/345

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Après le glyco, votre hôte n’a plus rien à vous offrir qu’une poignée de main. La poignée de main est la chose dont les Grecs abusent le plus : ce qui se donne de poignées de main en un jour seulement dans la ville d’Athènes, est incalculable. Le peuple entier est de l’avis du vieux poète français qui disait :

Ce gage d’amitié plus qu’un autre me touche :
Un serrement de main vaut dix serments de bouche.

Les domestiques ne disent point adieu à leur maître qu’ils ne lui serrent la main. La première fois que le perruquier est venu me couper les cheveux, en se retirant il m’a tendu la main sans l’essuyer.

Les grecs, qui se tutoient presque tous, ont inventé des formules plus polies à l’usage des étrangers. Non seulement ils ont gâté cette belle langue grecque en y introduisant le vous, mais ils ont emprunté aux Italiens la seigneurie. Il est vrai qu’ils s’oublient quelquefois, et qu’on entend un valet dire à son maître : « Qu’en pense Ta Seigneurie ? » les villageois tutoient même les étrangers : « Achète-moi cela, milord ! »

J’ai dit, si je ne me trompe, que les familles phanariotes vivaient à la mode d’Europe : il est donc inutile de rappeler que tout ce qui précède ne s’applique ni aux Soutzo, ni aux Mourousi, ni aux Mavrocordato. Le seul fait peut-être qui distingue les maisons phanariotes des maisons françaises, c’est que les domestiques y sont plus nombreux, les appartements moins meublés, les