Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/353

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aux prises avec sa femme, qui appelait nominativement tous les locataires à son secours. Les personnes qui ne voyagent pas pour écrire des romans de mœurs intimes feront bien de se loger ailleurs. Je dois dire cependant que la modicité des prix, la complaisance des maîtres de la maison et une réputation de vieille date amène journellement beaucoup de monde à l’hôtel d’Europe. C’était le seul hôtel d’Athènes il y a dix ans.

Les grecs de condition moyenne voyagent avec leur lit, qui se compose le plus souvent d’une couverture. Ils ne demandent donc aux aubergistes qu’un espace de six pieds de long pour reposer leur corps. Il y a trente auberges dans Athènes qui peuvent le leur offrir ; mais, comme je ne suppose pas que mes lecteurs soient curieux de coucher par terre entre quatre grecs, il est inutile d’insister davantage sur des logis malpropres où ils ne mettront jamais le pied. Hors des quatre hôtels dont j’ai parlé, point de salut.

Mais je dirai un mot des khanis, parce que tout le monde est exposé à y dormir. Les khanis sont des auberges de dernier ordre, et cependant les meilleures que l’on rencontre hors d’Athènes. Le nom est turc, la chose est de tous les pays. Je crois que les turcs disent un khan. Les grecs ont ajouté un i par patriotisme. Khani se traduit généralement par auberge ; mais rien n’est plus faux que cette interprétation. Qui dit traître comme un traducteur ne dit pas mal.

Telles sont nos habitudes d’esprit, que le mot d’auberge éveille en nous l’idée d’un hôtelier joufflu,