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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/391

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dans l’esprit d’abandonner son triste hameau pour un climat plus doux et un sol plus fertile. Je me ressouvins alors d’une mélancolique et naïve chanson, qui est peut-être l’œuvre d’un berger de ce village.

« Je projette une fois, je projette deux fois, je projette trois et cinq fois, je projette de sortir du pays et d’aller en terre étrangère. Et toutes les montagnes que je traversais, je leur disais à toutes : « Mes chères montagnes, ne vous couvrez pas de neige ; campagnes, ne blanchissez pas sous le givre ; petites fontaines à l’eau fraîche, ne gelez point, tandis que je vais et reviens, jusqu’à ce que je retourne. » Mais la terre étrangère m’a égaré, la terre étrangère où l’on est seul. Et j’ai pris des sœurs étrangères, et des gouvernantes étrangères ; et je me suis fait une sœur étrangère pour laver mes vêtements. Elle les lave une fois, elle les lave deux fois, elle les lave trois et cinq fois ; et au bout des cinq fois elle les jette dans la rue : « Étranger ; ramasse ton linge ; ramasse tes vêtements ; et retourne à ton endroit, et retourne à ta maison. Va-t’en voir tes frères, étranger ; va-t’en voir tes parents ! »

J’ai trouvé en Grèce quelques bons et nobles cœurs. Je cite en première ligne un jeune juge d’Athènes, M. Constantin Mavrocordato : mais il avait été élevé en France, et il était presque mon compatriote. J’ai connu à Corfou un homme qui serait aimé et estimé dans tous les pays du monde, M. Tita Delviniotis, professeur à l’université ; mais c’est un savant, et les savants sont citoyens du globe. J’ai été lié dans le même pays avec Spiro Dandolo, nature fougueuse et énergique, capable de toutes les bonnes actions ;