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LA GRÈCE CONTEMPORAINE.

origine qu’ils soient, se rasent les joues et le menton et gardent la moustache. Ils laissent pousser leur barbe lorsqu’ils sont en deuil. Les élégants qui portent des favoris à la mode d’Europe sont mal notés par les bons citoyens.

Il est de bon goût chez les Pallicares de se serrer la taille outre mesure. Ce sont les hommes qui portent le corset ; et, comme la race grecque est maigre et nerveuse autant que la race turque est lourde et puissante, en voyant le peuple assemblé sur une place, on croit être au milieu des guêpes d’Aristophane.

Voici, en quelques mots, la toilette d’un Pallicare d’Athènes : une chemise de percale avec un grand col rabattu, sans cravate ; un caleçon court en coton ; des bas quelquefois ; toujours des guêtres agrafées jusqu’au genou, assez semblables aux cnémides des guerriers d’Homère ; des babouches rouges ; une foustanele, ou jupe très-ample, serrée à petits plis autour de la taille ; une ceinture et des jarretières étroites en soie de couleur ; un gilet sans manches ; une veste à manches ouvertes ; un bonnet rouge à gland bleu ; une large ceinture de cuir où l’on suspend le mouchoir brodé, la bourse, le sac à tabac, l’écritoire et les armes. La veste et les guêtres sont presque toujours en soie et souvent brodées d’or. Le costume d’un domestique de bonne maison, ou d’un employé à six cents francs par an, vaut six cents francs. En hiver, les Pallicares s’enveloppent dans un manteau de laine blanche qui imite assez bien la toison d’une brebis, ou dans un énorme surtout de feutre grossier, imperméable à la pluie. En été, pour se défendre des coups de soleil, ils enroulent un mouchoir, en guise