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LES HOMMES.

aucun d’eux ne sait le français, et ils se font gloire de cette ignorance.

Leurs femmes, sans être positivement enfermées, sortent peu de chez elles ; elles sont ignorantes, timides dans le monde, et toujours tremblantes devant celui qu’elles appellent leur seigneur. Elles ignorent l’usage du corset, et portent le bonnet national.

Les Phanariotes s’habillent à la française et montent à cheval en selle anglaise. Ils parlent un grec épuré ; ils savent le français et souvent plusieurs autres langues ; ils ressemblent à tous les peuples de l’Europe. Leurs femmes sont des dames qui font venir leurs robes de Paris.

Dans cent ans, sauf erreur, il n’y aura plus de Pallicares. Aujourd’hui toute la race grecque est, pour ainsi dire, divisée en deux nations, dont l’une se fond insensiblement dans l’autre. L’avenir est aux habits noirs.

Entre les Pallicares et les Phanariotes, mais plus près des derniers, se placent les insulaires ; ils sont tous ou marins ou marchands, et le plus souvent l’un et l’autre ensemble. Ils portent le bonnet rouge avec un pli particulier, la veste courte et l’immense pantalon des Turcs.

C’est un fait digne de remarque, que le prétendu costume national des Grecs est emprunté soit aux Turcs, soit aux Albanais. Le roi Othon, pour faire acte de patriotisme et se rendre populaire, revêt pour les jours de fête l’habillement d’une peuplade de Slaves ; et les marins d’Hydra, pour se distinguer des barbares de l’Occident, se parent d’un costume turc.

Tous les Grecs, de quelque condition et de quelque