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LA GRÈCE CONTEMPORAINE.

en Grèce la famille de la Vénus De Milo, qu’ils se croient mystifiés lorsqu’ils entrent dans Athènes.

Les Athéniennes ne sont ni belles ni bien faites ; elles n’ont ni la physionomie spirituelle des Françaises, ni la beauté large et opulente des Romaines, ni la délicatesse pâle et morbide des femmes turques. On ne voit guère dans la ville que des laiderons au nez camard, aux pieds plats, à la taille informe.

C’est qu’Athènes, il y a vingt-cinq ans, n’était qu’un village albanais. Les Albanais formaient et forment encore presque toute la population de l’Attique, et l’on trouve à trois lieues de la capitale des villages qui comprennent à peine le grec. Athènes s’est peuplée rapidement d’hommes de toute nation et de toute espèce ; et c’est ce qui explique la laideur du type athénien. Les belles Grecques, qui sont rares, ne se rencontrent que dans certaines îles privilégiées, ou dans quelques replis de montagnes où les invasions n’ont pas pénétré.

Les hommes, au contraire, sont beaux et bien faits dans tout le royaume. Leur haute taille, leur corps svelte, leur visage maigre, leur nez long et arqué et leur grande moustache leur donnent un air martial. Ils conservent quelquefois jusqu’à l’âge de soixante-dix ans une taille fine et une tournure libre et dégagée. L’obésité est un mal inconnu chez eux, et les goutteux sont les seuls qui prennent de l’embonpoint.

La race grecque est sèche, nerveuse et fine comme le pays qui la nourrit. Il suffirait d’assainir quelques marais pour supprimer toutes les fièvres épidémiques et faire des Grecs le peuple le plus sain de l’Europe, comme ils en sont le plus sobre.