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VII


Patriotisme. ― Insurrection de Céphalonie. ― La bravoure des Grecs. ― Leur dégoût de l’agriculture. ― Passion pour le commerce. ― Petros veut acheter le cheval de son maître.


J’ai reconnu aux Grecs deux vertus politiques : l’amour de la liberté et le sentiment de l’égalité ; il faut en ajouter une troisième : le patriotisme.

Sans doute il entre beaucoup d’orgueil dans l’amour des Grecs pour leur pays, et ils s’aveuglent étrangement sur l’importance de la Grèce. Selon eux, tous les événements de l’Europe ont la Grèce pour centre et pour fin. Si l’Angleterre a fait une exposition universelle, c’était pour mettre en lumière les produits de la Grèce ; si la France fait une révolution, c’est pour fournir des articles intéressants aux journaux d’Athènes ; si l’empereur Nicolas convoite Constantinople, c’est pour en faire hommage au roi Othon. Le peuple grec est le premier peuple du monde ; la Grèce, un pays sans égal ; la Seine et la Tamise, des affluents souterrains du Céphise et de l’Ilissus. Je passe sur ces ridicules. Il est certain que plusieurs Grecs des îles ont, comme le grand Condouriotis, sacrifié tous leurs biens, qui étaient considérables, pour affranchir leur patrie. Tous les monuments d’Athènes ont été construits par souscription, et la plupart des Grecs qui vivent à l’étranger lèguent leurs biens à la Grèce. Enfin, les habitants des îles Ioniennes, qui sont plus riches,