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Un jour, un haut personnage de Valachie envoya au ministre des affaires étrangères de Grèce un service d’argenterie qui pouvait valoir cinquante mille francs. La caisse portait cette simple suscription : « À monsieur le ministre des affaires étrangères. » Pendant que l’argenterie était en route, survient un changement de ministère. Le nouveau ministre reçoit la caisse et la garde de confiance. L’excellence déchue la réclame, prétendant que c’est un pot-de-vin qui lui était dû. Il y eut procès, mais il n’y eut pas scandale. Les plus honnêtes gens d’Athènes seraient des gens tarés en France ou en Angleterre. Que penserions-nous d’un très-haut fonctionnaire de l’ordre judiciaire qui met en loterie un enclos et une cabane, qu’il intitule pompeusement l’académie de Platon ! L’homme qui a fait cette spéculation et qui a envoyé des billets à toute l’Europe, est un ancien ministre, qui préside la plus haute de toutes les cours de justice, et qui jouit dans son pays d’une fort bonne réputation.

Je résume en quelques mots les observations précédentes.

Le peuple grec est nerveux, vif, sobre, sensé, spirituel, et fier de tous ses avantages : il aime passionnément la liberté, l’égalité et la patrie : mais il est indiscipliné, jaloux, égoïste, peu scrupuleux, ennemi du travail des mains. Enfin, et c’est une observation qui domine toutes les autres, la population est stationnaire et n’a reçu aucun accroissement sensible en vingt-cinq années.