Page:About - La Question romaine.djvu/203

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par une ceinture de forteresses. Si quelque différend s’élevait par impossible entre le saint-siège et une monarchie italienne, le pape a de quoi résister victorieusement et sans coup férir, car il compte plus de soldats en Piémont, en Toscane et dans les Deux-Siciles que les Napolitains, les Toscans et les Piémontais n’en sauraient envoyer contre lui. Voilà pour le dehors, et la position est si nette, que votre ministère de la guerre s’intitule modestement et chrétiennement ministère des armes. Pour le dedans, une bonne gendarmerie vous suffit.

— Eh ! mon cher enfant, s’écria le prélat, nous ne demandons pas autre chose. Un peuple qui n’est pas destiné à faire la guerre ne doit pas avoir d’armée, mais il doit mettre sur pied les forces nécessaires au maintien de la paix publique. C’est une armée de police et de sécurité intérieure que nous nous appliquons à créer depuis 1849. Avons-nous réussi ? Nous suffisons-nous à nous-mêmes ? Sommes-nous en état d’assurer notre tranquillité par nos propres forces ? Non ! non ! non !

— Pardonnez-moi, monseigneur, si je vous trouve un peu sévère. Depuis trois mois que j’erre en observateur dans les rues de Rome, j’ai eu le temps de voir l’armée pontificale. Vos soldats ont bonne tournure, leur tenue n’est pas mauvaise ; ils ont l’air martial, et autant que j’en puis juger, ils manœuvrent assez correctement. Il serait bien malaisé de reconnaître en eux l’ancien soldat du pape, ce person-