Page:About - La Question romaine.djvu/210

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— Je ferai bien de n’y plus songer ?

— Il faut en faire votre deuil.

— Eh bien ! monseigneur, je m’en passe. Nous nous en tiendrons au système des enrôlements volontaires, à une seule condition : c’est que vous adopterez un recrutement qui assure l’avenir du soldat. Quelle prime donnez-vous à l’homme qui s’engage sous les drapeaux ?

— 12 écus ; mais dorénavant on ira jusqu’à 20.

— 20 écus sont un joli denier ; cependant je crains bien que, même à 107 francs par tête, vous n’ayez pas encore des hommes de choix. Avouez-le, monseigneur, il faut qu’un paysan soit bien dénué de ressources pour qu’une somme de 20 écus le décide à revêtir un uniforme méprisé ! Voulez-vous attirer plus de recrues autour de chaque caserne qu’il n’y eut jamais de prétendants à la porte de Pénélope ! Dotez l’armée. Offrez aux citoyens, je veux dire aux sujets de l’État pontifical, une prime sérieusement engageante ; donnez-leur une petite somme d’argent comptant pour aider leurs familles, gardez le reste pour le jour où ils sortiront du corps. Retenez-les, à l’expiration de leur congé, par des promesses honorables et fidèlement observées ; faites que chaque nouvelle année de service augmente le pécule du troupier entre les mains de l’État. Quand les Romains sauront qu’un soldat, sans appui, sans instruction, sans coup d’éclat et sans coup de fortune, par la seule fidélité de ses services, peut s’assurer, en 25 années, 500 ou 600 francs de revenu, ils se disputeront l’avantage d’entrer dans les rangs. Et je vous réponds