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Page:About - La Question romaine.djvu/209

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pas encore parfaits, essayez de la recette française. Soumettez tous les citoyens à la conscription, pour que les régiments ne soient plus composés du rebut de la nation ; créez…

— Chut ! interrompit le prélat.

— Monseigneur… ?

— Mon enfant, je vous arrête court parce que vous allez vous égarer hors du vrai et du possible. Primo, nous n’avons pas ici des citoyens, mais des sujets. Secundo, la conscription est une mesure révolutionnaire que nous n’adopterons à aucun prix. Elle consacre un principe d’égalité, aussi contraire aux idées du gouvernement qu’aux mœurs du pays. Elle nous ferait peut-être une armée excellente, mais qui serait l’armée de la nation et non celle du pape. Écartons, s’il vous plaît, cette dangereuse utopie.

— Il y aurait peut-être de la popularité à gagner.

— Tant s’en faut ! la conscription est profondément antipathique à tous les sujets du saint-père. Les mécontentements de la Vendée et de la Bretagne ne sont rien en comparaison de ce qu’elle soulèverait ici.

— On se fait à tout, monseigneur. J’ai vu des contingents bretons et vendéens rejoindre leur corps en chantant.

— Tant mieux pour eux. Mais sachez que le seul grief de ce pays contre la domination française est la conscription, que l’Empereur avait établie chez nous.

— Ainsi, vous me refusez la conscription ?

— Absolument.