15 000 fusils plus dangereux qu’utiles, puisque vous ne savez pas s’ils sont pour ou contre vous. La question se résume en deux mots : sécurité qui coûte, ou économie qui tue.
— C’est une armée de prétoriens que vous demandez.
— Le nom ne fait rien à la chose ; je vous promets seulement que si vous payez bien vos soldats, ils seront bien à vous.
— Les prétoriens se tournaient souvent contre les empereurs.
— Parce que les empereurs faisaient la sottise de les payer comptant.
— Mais n’y a-t-il donc pas en ce monde un mobile plus noble que l’intérêt ? Et l’argent est-il le seul lien solide pour attacher les soldats à leur drapeau ?
— Je ne serais pas Français, monseigneur, si j’avais une pareille idée. Si je vous ai conseillé avant tout de donner plus d’argent à vos soldats, c’est que l’argent a été jusqu’ici le seul recruteur de votre armée. C’est aussi parce que l’argent est ce qui vous coûtera le moins et ce que vous m’accorderez le plus volontiers ! Maintenant que j’ai obtenu les quelques millions dont j’avais besoin pour attacher vos soldats au gouvernement pontifical, fournissez-moi le moyen de les relever à leurs propres yeux et aux yeux du peuple. Honorez-les, pour qu’ils deviennent gens d’honneur. Prouvez-leur, par la considération dont