Page:About - La Question romaine.djvu/237

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
XX
FINANCES

« Les sujets du pape sont forcés d’être pauvres, mais ils ne payent presque pas d’impôts ; c’est une compensation. » Voilà ce que j’ai entendu souvent, et vous aussi. On dit même çà et là, sur la foi de je ne sais quelle statistique de l’âge d’or, qu’ils sont administrés à raison de 9 francs par tête.

Ce chiffre est fabuleux, je n’aurai pas de peine à vous le démontrer. Mais fût-il authentique, les Romains n’en seraient pas moins à plaindre. La modicité des impôts est une triste consolation pour un peuple qui n’a rien. J’aimerais mieux être très-riche et payer beaucoup, comme la nation anglaise. Que penserait-on du gouvernement de la Reine, si après avoir ruiné le commerce, l’industrie, l’agriculture et tari toutes les sources de la prospérité publique, il venait dire aux citoyens : « Réjouissez-vous ; désormais vous ne payerez que 9 fr. d’impôt ! » Les Anglais répondraient avec beaucoup de raison qu’il vaut mieux donner 1 000 francs par tête et en gagner 10 000.