Page:About - La Question romaine.djvu/27

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vers la Méditerranée. Sur chacune de ces mers, il possède un port excellent : à l’est, Ancône ; à l’ouest, Civita-Vecchia. Si Panurge avait eu Ancône et Civita-Vecchia dans son royaume Salmigondinois, il n’aurait pas manqué de créer une marine. Les Phéniciens et les Carthaginois n’en possédaient pas tant.

Un fleuve, assez connu sous le nom de Tibre, arrose le versant occidental dans presque toute son étendue. Il se prêtait jadis aux besoins du commerce intérieur : les historiens romains l’ont vu navigable jusqu’à Pérouse. C’est à grand’peine aujourd’hui qu’on le remonte jusqu’à Rome ; mais si l’on canalisait son lit et si l’on défendait au peuple d’y jeter des ordures, il rendrait plus de services et déborderait moins souvent. Le versant de l’Adriatique est traversé par de petits cours d’eau qui seraient très-utiles, si l’administration les aidait un peu.

La plaine est d’une fertilité prodigieuse. Plus d’un quart du pays peut être cultivé en blé. Le froment rend 15 pour 1 dans les bonnes terres, 13 dans les moyennes, 9 dans les plus médiocres. Les champs incultes se transforment spontanément en pâturages exquis. Le chanvre est admirable, lorsqu’on le cultive avec soin. La vigne et le mûrier prospèrent partout où on les plante. Les montagnes nourrissent les plus beaux oliviers et les meilleures olives de l’Europe. Un climat varié, mais généralement très-doux, fait mûrir les produits des latitudes les plus diverses. Le palmier et l’oranger réussissent dans une moitié du pays. Les plus riches trou-