Page:About - La Question romaine.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

peaux du monde encombrent la plaine en hiver, la montagne en été. Telle est la clémence du ciel que les chevaux, les vaches, les brebis vivent et se multiplient au grand air, sans connaître l’étable. Les buffles de l’Inde fourmillent dans les marais. Toutes les denrées nécessaires à la nourriture et à l’habillement de l’homme croissent facilement et comme avec joie sur cette terre privilégiée. Si les hommes y manquent de pain ou de chemises, la nature n’a pas de reproches à se faire, et la Providence s’en lave les mains.

Les trois règnes fournissent à l’industrie une abondance incroyable de matières premières. Voici du chanvre pour les cordiers, les filateurs et les tisserands ; du vin pour les distillateurs ; des olives pour les fabricants d’huile et de savon ; de la laine pour les ouvriers en drap et en tapis ; des cuirs et des peaux pour les tanneurs, les cordonniers et les gantiers, et de la soie à discrétion pour les industries de luxe. Le minerai de fer est médiocre dans le pays, mais l’île d’Elbe, qui en fournit d’excellent, est à deux pas. Les mines de cuivre et de plomb, que les anciens exploitaient avec profit, ne sont peut-être pas épuisées. Le combustible abonde dans 700 000 ou 800 000 hectares de forêts ; et d’ailleurs la mer n’a rien de mieux à faire que de transporter la houille de Newcastle. Le sol volcanique de plusieurs provinces fournit des quantités énormes de soufre, et l’alun de la Tolfa est le premier alun du monde. Le quartz de Civita-Vecchia nous donnera du kaolin dont nous ferons de la porcelaine. Les carrières nous four-