Page:About - La Question romaine.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cours d’environ 16 lieues, la culture m’apparaissait comme un accident très-rare, auquel le sol n’était point accoutumé. Des prairies, des terres en friche, quelques broussailles, et à de longs intervalles un champ labouré par des bœufs ; voilà le spectacle que je promets à tous ceux qui feront le voyage en avril. Ils ne rencontreront pas même ce qu’on trouve dans les déserts les plus incultes de la Turquie : une forêt. On dirait que l’homme a passé par là pour tout détruire, et que les troupeaux ont pris possession du sol après lui.

Les environs de Rome ressemblent à la route de Civita-Vecchia. Une ceinture de terrains incultes, mais non stériles, enveloppe cette capitale. Je me promenais dans tous les sens et quelquefois assez loin ; la ceinture, me parut bien large. Cependant, à mesure que je m’éloignais de la ville, je trouvais les champs mieux cultivés. On aurait dit que les paysans travaillaient avec plus de goût, à certaine distance de Saint-Pierre. Les routes, qui sont désastreuses autour de Rome, s’amélioraient peu à peu : on y rencontrait aussi plus de monde, et des visages plus riants. Les auberges devenaient plus habitables ; au point que j’en fus étonné. Cependant, tant que je me tins sur le versant de la Méditerranée qui a Rome pour centre et qui subit plus directement son influence, l’aspect de la terre laissa toujours quelque chose à désirer. Je me figurais quelquefois que ces honnêtes cultivateurs craignaient de faire trop de bruit et de réveiller les moines à coups de pioche.