Page:About - La Question romaine.djvu/38

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a force de loi dans le présent et l’avenir, je comprends le mépris des lois dans toute sa révolte et son insolence.

Quant aux supériorités sociales, m’est avis que les Italiens les respectent encore beaucoup trop. Lorsque je vous aurai promené une demi-heure dans les rues de Rome, vous vous demanderez à quoi un prince romain pourrait bien être supérieur. Cependant les Romains témoignent un respect sincère à leurs princes : l’habitude est si forte ! Si je vous faisais remonter à la source de quelques grandes fortunes de ma connaissance, vous vous insurgeriez avec des pierres et des bâtons contre la supériorité de l’argent. Et pourtant les Romains, éblouis par les écus, sont pleins de respect pour les riches. Si je vous… Mais la nation italienne me semble assez justifiée. Ajoutons seulement que s’il est facile de l’entraîner au mal, il est encore plus aisé de la ramener au bien ; qu’elle est passionnée, violente, mais point mauvaise, et qu’il suffit d’un bon procédé pour lui faire oublier les rancunes les plus légitimes.

Ajoutons encore, et pour finir, que les Italiens ne sont pas amollis par le climat au point de détester le travail. Le voyageur, qui a vu quelques portefaix dormir à midi, revient conter à l’Europe que ces gens ronflent du matin au soir ; qu’ils ont peu de besoins, et travaillent juste assez pour les satisfaire au jour le jour. Je vous montrerai bientôt les ouvriers de la campagne acharnés au travail comme nos paysans, et sous un bien autre soleil : vous les verrez économes, prévoyants et