Page:About - La Question romaine.djvu/37

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herr dans toutes les circonstances où nous dirions monsieur ; les autres, parce qu’ils ont l’esprit monarchique et qu’ils appellent butun ce que nous appelons tabac. Mais tous les soldats de l’Italie ne sont pas en Piémont. Le roi de Naples a une bonne armée. Le grand-duc de Toscane s’en est fait une qui le défend et lui suffit ; les petits duchés de Modène et de Parme ont quelques jolis régiments. La Lombardie, la Vénétie, le duché de Modène et une moitié des États du pape ont donné des héros à la France. Napoléon s’en souvenait à Sainte-Hélène ; c’est écrit.

Quant à l’esprit d’association, je ne sais pas où on le trouvera, s’il ne règne pas en Italie. Qui est-ce qui gouverne le monde catholique ? Une association. Qui est-ce qui gaspille les finances des pauvres Romains ? Une association. Qui est-ce qui accapare leurs blés, leurs chanvres, leurs huiles ? Une association. Qui est-ce qui dévaste les forêts de l’État ? Une association. Qui est-ce qui exploite les grandes routes, arrête les diligences, pille les voyageurs ? Cinq ou six associations. Qui est-ce qui s’agite à Gênes, à Livourne, à Rome ? Le parti national, réuni secrètement en association.

J’accorde que les Romains respectent médiocrement la loi ; c’est qu’il n’y a pas de loi dans leur pays. Ils respectent le Code Napoléon, puisqu’ils le demandent à genoux ; ils ne respectent pas le caprice officiel de leurs maîtres. Certes, je ne suis pas un homme de désordre, mais quand je songe qu’une fantaisie du cardinal Antonelli, couchée sur une feuille de papier,