Page:About - La Question romaine.djvu/58

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convient de mépriser ? Ne serait-ce pas plutôt les seigneurs en bas violets qui lui imposent des corvées de cette nature ?

Si monseigneur est magistrat d’un tribunal supérieur, par exemple de la sacrée Rote, il n’a pas besoin d’apprendre la justice : un homme de la classe moyenne a pris la peine de l’étudier pour lui. Ce secrétaire, cet aide de cabinet est un jurisconsulte de grand talent. Il faut en avoir beaucoup pour marcher sans se perdre à travers les dédales obscurs de la législation romaine. Mais, monseigneur qui l’exploite a son profit se croit en droit de le mépriser, parce qu’il gagne peu, vit modestement et n’a point d’avenir à prétendre. À qui la faute ?

Le même prélat, qui sort du séminaire et juge les causes en dernier ressort, professe un profond mépris pour les avocats : J’avoue qu’ils sont à plaindre, ces malheureux princes du barreau, qui écrivent pour des aveugles ou parlent à des sourds, et usent leurs souliers dans les sentiers interminables de la procédure rotale. Mais ils ne sont pas à mépriser. Ils ont toujours de la science et quelquefois de l’éloquence. M. Marchetti, M. de Rossi, M. Lunati pourraient faire de beaux sermons, s’ils n’aimaient mieux faire autre chose. Je crois, entre nous, que les prélats affectent de les mépriser pour n’être pas obligés de les craindre. On en a condamné quelques-uns à l’exil, quelques autres au silence et à la misère. Le cardinal Antonelli disait à M. de Gramont : « Les avocats étaient une de