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ET PEINTURE DÉCORATIVE

ici d’une justesse irréprochable, mais un peu triste et monotone. Je sais bien que les mâts de pavillon, les tentures de Belloir et les architectures de toile peinte sont des motifs médiocrement pittoresques ; cependant Isabey, Eugène Lamy et quelques autres en ont tiré meilleur parti. M. Detaille, qui n’est inférieur à personne, sauf Meissonier, s’est gêné lui-même, il s’est guindé, il a mis un faux-col trop haut. Je vous demande un peu ce qu’un talent si vif et si pétulant allait faire dans cette solennité ! On ne se représente pas ce joli Parisien, plein d’humour, disant aux trois présidents, aux Chambres et à l’armée le mot sacramentel du photographe : Ne bougeons plus !

Somme toute, il a fait un tableau très bien, ce qui ne veut pas dire un chef-d’œuvre : beaucoup de chevaux dessinés dans la perfection, tout un peuple de portraits fort ressemblants : le président de la République, Gambetta, M. de Freycinet, M. Victor Guichard, le colonel Langlois, M. Jules Ferry, M. Madier de Montjau tendant l’oreille