Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/112

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presse. Je ne compte pas sur la gendarmerie nos vainqueurs en parlent trop légèrement pour la craindre. J’ai toujours entendu dire que, dans ce pays, chasseur et gibier, gendarme et brigand, faisaient bon ménage ensemble. Je suppose, à la rigueur, qu’on envoie quelques hommes à notre secours : Hadgi-Stavros les verra venir et il nous entraînera, par des chemins écartés, dans un autre repaire. Il sait le pays sur le bout du doigt ; tous les rochers sont ses complices, tous les buissons ses alliés, tous les ravins ses recéleurs. Le Parnès est avec lui contre nous ; il est le Roi des Montagnes !

— Bravo, monsieur ! Hadgi-Stavros est Dieu, et vous êtes son prophète. Il serait touché d’entendre avec quelle admiration vous parlez de lui. J’avais déjà deviné que vous étiez de ses amis, à voir comme il vous frappait sur l’épaule et comme il vous parlait en confidence. N’est-ce pas lui qui vous a suggéré le plan d’évasion que vous venez nous proposer ?

— Oui, madame, c’est lui ; ou plutôt c’est sa correspondance. J’ai trouvé ce matin, pendant qu’il dictait son courrier, le moyen infaillible de nous délivrer gratis. Veuillez écrire à monsieur votre frère de rassembler une somme de cent quinze mille francs, cent pour votre rançon, quinze pour la mienne, et de les envoyer ici le plus tôt possible par un homme sûr, par Dimitri.

— Par votre Dimitri, à votre ami le Roi des montagnes ? Grand merci, mon cher monsieur ! C’est à ce prix que nous serons délivrés pour rien !

— Oui, madame. Dimitri n’est pas mon ami, et Hadgi-Stavros ne se ferait pas de scrupule de