Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/113

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me couper la tête. Mais je continue : en échange de l’argent, vous exigerez que le Roi vous signe un reçu.

— Le bon billet que nous aurons là !

— Avec ce billet, vous reprendrez vos cent quinze mille francs sans perdre un centime, et vous allez voir comment.

— Bonsoir, monsieur. Ne prenez pas la peine d’en dire davantage. Depuis que nous avons débarqué dans ce bienheureux pays, nous avons été volées par tout le monde. Les douaniers du Pirée nous ont volées ; le cocher qui nous a conduites à Athènes nous a volées ; notre aubergiste nous a volées ; notre domestique de place, qui n’est pas votre ami, nous a jetées entre les mains des voleurs ; tous ces messieurs qui boivent là-haut sont des voleurs ; vous êtes le seul honnête homme que nous ayons rencontré en Grèce, et vos conseils sont les meilleurs du monde ; mais, bonsoir, monsieur, bonsoir !

— Au nom du ciel, madame !… Je ne me justifie pas ; pensez de moi ce que vous voudrez. Laissez-moi seulement vous dire comment vous reprendrez votre argent.

— Et comment voulez-vous que je le reprenne, si toute la gendarmerie du royaume ne peut pas nous reprendre nous-mêmes ? Hadgi-Stavros n’est donc plus le Roi des montagnes ? Il ne sait plus de chemins écartés ? Les ravins, les buissons, les rochers ne sont plus ses recéleurs et ses complices ? Bonsoir, monsieur ; je rendrai témoignage de votre zèle ; je dirai aux brigands que vous avez fait leur commission ; mais, une fois pour toutes, bonsoir ! »

La bonne dame me poussa par les épaules en