Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/158

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langue harmonieuse de Platon. Les lieutenants du Roi applaudirent à sa fermeté sans prévoir qu’elle lui coûtait cent quinze mille francs. Je courus, content de moi et le cœur léger, à la tente de Mme Simons. Je lui racontai que son argent l’avait échappé belle, et elle daigna sourire en apprenant comment je m’y étais pris pour voler nos voleurs. Une demi-heure après, elle soumit à mon approbation la lettre suivante :

« Du Parnèse, au milieu des démons de ce Stavros.
« Mon cher frère,

« Les gendarmes que vous avez envoyés à notre secours nous ont trahies et volées indignement. Je vous recommande bien de les faire pendre. Il faudra une potence de cent pieds de haut pour leur capitaine Périclès. Je me plaindrai de lui particulièrement, dans la dépêche que je compte envoyer à lord Palmerston, et je lui consacrerai tout un paragraphe de la lettre que j’écrirai à l’éditeur du Times, dès que vous nous aurez remises en liberté. Il est inutile de rien espérer des autorités locales. Tous les natifs s’entendent contre nous, et, le lendemain de notre départ, le peuple grec se rassemblera dans quelque coin pour partager nos dépouilles. Heureusement, ils auront peu de chose. J’ai appris par un jeune Allemand, que je prenais d’abord pour un espion et qui est un très honnête gentleman, que ce Stavros, dit Hadgi-Stavros, avait ses capitaux placés dans notre maison. Je vous prie de vérifier le fait, et, s’il est exact, rien ne nous empêche de payer la rançon qu’on exige de nous. Faites verser à la Banque de Grèce 115.000 francs (4.600 l. st.) contre un reçu régulier, scellé du sceau ordinaire