Page:About - Le Roi des montagnes.djvu/47

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le milord est son frère ; la demoiselle est sa fille.

— Jolie ?

— Suivant les goûts. J’aime mieux Photini.

— Irez-vous jusqu’à la forteresse de Philé ?

— Oui. Elles m’ont pris pour une semaine, à dix francs par jour et nourri. C’est moi qui organiserai les promenades. J’ai commencé par celle-ci, parce que je savais vous rencontrer. Mais quelle guêpe les pique ? »

La vieille dame, ennuyée de voir que je lui empruntais son domestique, avais mis sa bête au trot dans un passage où, de mémoire de cheval, personne n’avait jamais trotté. L’autre animal, piqué au jeu, essayait de prendre la même allure, et, si nous avions causé quelques minutes de plus, nous étions distancés. Dimitri court rejoindre ces dames, et j’entendis Mme Simons lui dire en anglais :

« Ne vous éloignez pas. Je suis Anglaise et je veux être bien servie. Je ne vous paye pas pour faire la conversation avec vos amis. Qu’est-ce que ce Grec avec qui vous causiez ?

— C’est un Allemand, madame.

— Ah !… Qu’est-ce qu’il fait ?

— Il cherche des herbes.

— C’est donc un apothicaire.

— Non, madame ; c’est un savant.

— Ah !… Sait-il l’anglais ?

— Oui, madame, très bien.

— Ah !… »

Les trois « ah ! » de la vieille dame furent dits sur trois tons différents, que j’aurais eu du plaisir à noter si j’avais su la musique. Ils indiquaient par des nuances bien sensibles les progrès que j’avais faits dans l’estime de Mme Simons. Cepen-