102\tTERRAINS\tA VENDRE. porte sous son bras. Il se procure, n’importe à quel prix, les vieilles soieries et les guipures deux sois cen¬ tenaires dont il composera le costume ; il guette aux ventes publiques l’écntoire de Marion Delorme et le cachet de Ninon de Lencìos. Tel est son amour de l’exactitude. Il habille son mannequin avec un soin scrupuleux, il fait venir un beau modèle pour la tète et pour les mains, et il peint tout d’après nature. Il ne fait qu’un tableau à la fois, l’achève sans interruption et le livre aussitôt verni. On ne voit chez lui ni es¬ quisses, ni pochades, ni croquis, ni ce pèle-mèle d’é¬ tudes interrompues, d’imaginations ébauchées et de tableaux invendus qu’on aime à rencontrer dans un atelier. On n’y trouve qu’une toile en voie d’exécution et déjà placée dans le cadre. Mais les murs sont cou¬ verts de tentures splendides et hérissés d’armes ma¬ gnifiques dont plus d’une a coûté mille francs. Los vieux meubles et les étagères supportent une mul¬ titude de porcelaines, de faïences, de grès, d’é¬ maux précieux, de bronzes rares et de bijoux artisti¬ ques. Sa maison est comme une succursale du musée de Cluny. Quant à lui, ceux qui n’ont pas vu son portrait gravé par Calamata ne le reconnaîtront jamais dans la rue. Il ressemble beaucoup moins à un artiste qu’à un jeune négociant anglais. Sa figure est régulière, up peu froide ; sa peau très-blanche, ses cheveux châtain clair. II sc coiffe à l’anglaise, sur les tempes, L\t ■
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