Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/123

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' TERRAINS A VENDRE.\t117 iìcile de calculer la valeur de la fraction restante qui ne donnerait pas sur la rue, et que, si M. Tourneur n’était pas en mesure ou en disposition d’acheter un lot entier, sauf à en revendre une partie, mieux va¬ lait en rester là. « Monsieur, reprit Henri, presque aussi troublé que M. Gaillard, je ne suis ni acheteur très-habile, ni vendeur très-expérimenté. Je suis artiste, comme vous le voyez. M. de Chingru..., et, tenez! j’aime mieux vous parler franchement, quoique les choses que j’ai à vous dire ne soient pas faciles à expliquer. Monsieur, vous n’êtes pas seulement propriétaire ; vous êtes père. J’avais entendu parler en termes si avantageux de mademoiselle votre fille, qu’il m’est venu un incroyable désir de la connaître et de lui parler. J’ai pris prétexte de ces terrains ; j’ai choisi, je 'avoue, le moment où j'espérais la trouver seule ; j’ai obtenu par surprise l’honneur de causer dix mi¬ nutes avec elle ; elle m’a paru merveilleusement belle et tout à fait bien élevée ; et puisque vous êtes venu de vous-même a un entretien que j’aurais sollicité auj our¬ d'hui ou demain, permettez-raoi de vous dire que ma plus chère ambition serait d’obtenir la main de Mlle Rosalie Gaillard. »

M. Gaillard porta vivement la main à son nez. Henri poursuivit : « Je sais, monsieur, tout ce qu’il y a d’inusité dans une demande si directe et si peu prévue. C’est tout Se