118 TERRAINS A VENDRE. 4 au plus si vous connaissez mon nom. J’ai trente-qua¬ tre ans ; le public aime ma peinture et la paye fort bien. J’ai amassé, en cinq années, un somme de cinquante mille francs, et j’ai acheté sur mes éco¬ nomies le mobilier que voici : il vaut à peu près autant. Je puis justifier de quatre-vingt mille francs de commandes, que j’exécuterai avant le 1er janvier 1857, sans me presser. Voilà mon actif, comme dirait mon père. Quant au passif, pas un centime de dettes. Je pourrais compter à mon avoir la fortune de mon père, dix mille francs de rentes, amassée honorablement dans le commerce : je n’en parle que pour mémoire. Mon père a pris la douce habi¬ tude de me laisser travailler à ma guise et de ne m’aider en rien : je ne lui causerai pas l’ennui de lui demander une dot, De votre côté, si vous me faisiez l’honneur de m’accorder mademoiselle votre fille, je vous supplierais de garder tout votre bien pour en user à votre gré : je gagnerai la vie de ma femme et de mes enfants. Je ne me dissimule pas que ces condi¬ tions ne remédient point à l’inégalité de nos fortunes. Il faudrait, pour bien faire, que je fusse plus riche ou que vous fussiez plus pauvre ; mais je ne sais pas le moyen de m’enrichir en un jour, et e ne suis pas assez égoïste pour désirer votre ruine. Ce que je crois pouvoir vous promettre, c’est que, le jour où made- V moiselle votre fille entrera en possession de son bien, j’aurai amassé une assez belle aisance pour qu’un 1 f 1 ■V
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