Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/176

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17Ô\tLE\tBUSTE. — Los Très Mosqveîcros, les Trois Mousquetaires. * Je ne sais pourquoi cette anecdote me revient eu mémoire toutes les fois que je parle de Daniel Fer t. C’est peut-être parce que Daniel ressemble à un mousquetaire égaré dans le xixe siècle. Mettez en¬ semble la tournure de d’Artagnan, la fierté d’Athos, la vivacité d’Aramis , et un peu de la naïveté de Porthos, et vous aurez une idée assez exacte du jeune sculpteur. Sa personne, haute et svelte , a l’apparence d’un ressort d’acier ; il a le jarret ner¬ veux , le bras puissant, la taille cambrée, et la moustache en croc. Ses grands yeux bleus s’en- châssent dans deux orbites bronzées , sous des sour¬ cils du plus beau noir. Son front , large , saillant et poli, est couronné d’une ample chevelure admi¬ rablement plantée, qui se rejette en arrière comme la crinière d’un lion. Ajoutez un cou blanc comme l’ivoire , des dents nacrées , riantes , et qui semblent heureuses de vivre dans une jolie bouche ; le nez long et mince de François Iflr, des mains d’enfant, un pied de femme, voilà , je pense , un héros de roman assez présentable. Et pourtant ceci n’est pas 4 un roman. Cet homme ainsi bâti est compatriote du petit vin d’Arbois, et fils d’un vigneron sans vignes qui tra¬ vaillait à la journée. A quatre ans, Daniel courait pieds nus sur la route, glanant çà et là le fumier des chevaux et demandant un sou aux voyageurs de la ■ & \t m í .-i j.'ri r í