Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/184

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178\tLE BUSTE. nais ; c’est bien lui. Ma tante m’a emmenée à minuit f comme Cendriílon : elle avait sa maudite migraine. Pauvre prince! Juel désespoir lorsqu’il s’est aperçu que j’étais partie! Depuis ce moment fatal, il m’a cherchée partout ; il m’a demandée au ciel et à la terre : je vois bien qu’il a souffert. Hier enfin, le ha¬ sard, ou plutôt sa bonne étoile, J’a conduit dans l’a¬ telier d’un sculpteur. L’artiste était absent, il l’a at¬ tendu; ma tante est arrivée : qui ne devinerait le reste? Mais saura-t-i: pousser la ruse jusqu’au bout? Comment déjouer la surveillance de ses rivaux? On verra bien que ce buste ne se fait pas. M. Lefébure a de l’esprit; M. de Marsal n’est sot qu’à moitié; et mon père qui va revenir ! Certes je puis l’aider à cacher son rang et sa fortune, moi qui suis un peu dans le secret; mais s’il fait des impru¬ dences! » Elle craignait qu’en ôtant son pardessus, le bel inconnu ne découvrît une étoile de diamants. Daniel la suivit jusqu’au château en causant de choses indifférentes et en admirant par contenance la beauté des arbres du parc, il ne fut pas aveugle à la beauté de Victorine, et il pensa chemin faisant qu’il lui ferait bien son buste pour rien, s'il avait de l’argent. Mais il se gourmanda lui-méme d’une idée si intempestive, et les recommandations de sa mère lui revinrent en mémoire. Il trouva au pied du perron Mme Michaud qui des- h í ì \ "í.: