Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/188

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182\tLE BUSTE. blesse et la pairie. 11 légua à son fils 200 000 francs de rentes, un talent médiocre, plus d’emphase que d’élo¬ quence , et une laideur héréditaire. M. Leſébure, deuxième du nom, est un homme ramassé, rougeaud et sanguin ; gros nez, gros yeux de myope et grosses lèvres, le cou d’un apopectique, les épaules hautes, . les bras courts, les jambes massives. S’il ne sa rasait tous les jours, il aurait de la barbe jusque dans les yeux. Je dois dire qu’il est rare de rencontrer un homme plus soigneux de sa personne. Il surveille son corps comme un Italien surveille son ennemi. Il suit un régime sévère, se nourrit de viandes blanches, s’interdit les farineux et la pâtisserie, et porte une ceinture élastique. Il s’adonne aux travaux les plus violents et étudie passionnément la gymastique, la boxe anglaise et française, le bâton, la canne, le sa¬ bre et l'épée : le tout pour conjurer l’embonpoint qui le menace, et pour ne point ressembler à son père, qui ressemblait à un muid. Les exercices auxquels il se livre par nécessité ont fini par lui devenir un plaisir, puis une gloire. Il met son point d’honneur dans ses talents physiques, et il fait meilleur marché de son mérite d’avocat que de ses capacités de boxeur. Du reste, galant homme, et beaucoup plus spirituel que la majorité des maîtres d’armes. M. de Marsal méprise la vigueur de M. Leſébure, qui méprise la faiblesse de M. de Marsal. S’il est vrai que chacun de nous soit soumis à une constellation,