LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE.\t19 Que Mathieu m’abandonne les cinquante mille francs, je les placerai sur une maison solide qui me rappor¬ tera vingt pour un. Voilà comme j’entends les affaires. — A ton aise, répondit Mathieu. Je crois que tu n’aurais pas été forcé de vivre à Auray. Nos parents ■ * * * se portent bien, Dieu merci ! et ils suffisent peut-être à la besogne. Mais dis-moi donc quelle est la valeur miraculeuse sur laquelle tu comptes placer ton ar¬ gent ? — Je le placerai sur ma tète. Ëcoüte-moi posé¬ ment. De tous les chemins qui mènent un jeune homme à la fortune, le plus court n’est ni le com¬ merce, ni l’industrie, ni l’art, ni la médecine, ni la plaidoirie, ni même la spéculation ; c’est.... devine. —- Dame! je ne vois plus que le vol sur les grands chemins, et il devient de jour en jour plus difficile ; car on n’arrôte pas les locomotives. — Tu oublies le mariage ! C’est le mariage qui a fait les meilleures maisons de l’Europe. Veux-tu que je te raconte l'histoire des comtes de Habsbourg? Il y a sept cents ans, ils étaient un peu plus riches que moi, pas beaucoup. A force de se marier et d’épouser des héritières, ils ont fondé une des plus grandes monarchies du monde, l’empire d’Autriche. J’épouse une héritière. — Laquelle ? —- Je n’en sais rien* mais je la trouverai; — Avec tes cinquante mille francs ?
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