GORGEON. I Comme il avait eu le second prix de tragédie au i Conservatoire, il ne tarda pas à débuter à T( ’déon. C’était, si j’ai bonne mémoire, en janvier 1846. : joua Orosmane le jour de la Saint-Charlemagne, et ! fut sifflé par tous les collégiens de la rive gauche. Aucun de ses amis n’en fut surpris : il est si difficile de réussir dans la tragédie lorsqu’on s’appelle Gor- geon ì II aurait dû prendre un nom de guerre, et s’ap- | peler Montreuil ou Thabor; mais que voulez-vous / 11 tenait à ce nom de Gorgeon comme au seul héri¬ tage que ses parents lui eussent laissé. Sa chute fit peu de bruit ; il ne tombait pas de bien haut. Il avait ving ans, peu d’amis, et point de protecteurs dans les journaux. Pauvre Gorgeon ! Cependant, il avait eu un beau moment au cinquième acte, et il avait poi¬ gnardé Zaïre avec un rugissement de lion. Nul directeur ne voulut l’engager pour la tragédie ; mais un vieux vaudevilliste qui le connaissait le fit
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