_ - 1 - 1 ■ ■ - GORGEON.\t257 marquise. Un descendant des chevaliers de la r ’able ronde, très-marquis et très-Breton, s’était mis en tète de l’épouser. Il s’en fallut de bien peu , et sans l’intervention des douairières du Huelgoat et de Sar- raven, l’affaire était faite. Mais la colère des douai¬ rières, comme dit Salomon, est terrible ; surtout celle des douairières bretonnes. Pauline resta Pauline M comme devant ; son marquisat tomba dans l’eau, et elìenese désola pas au point d’aller l’y chercher. Elle continua à mener à grandes guides cinq ou six petits amours de toute condition sur la route royale du mariage. Ce fut alors que Gorgeon vint s’atteler à son char. Elle le reçut comme elle recevait tous ses pré¬ tendants, sérieux ou légers, avec une bonne grâce impartiale. H était grand et bien fait, et ne ressem¬ blait pas à une porcelaine rapportée de la Chine. Il n’avait ni les yeux bouffis, ni la voix rauque, ni le menton bleu. Sa tenue était digne et presque sévère. Il portait des gants de chevreau, et s’habillait comme un sociétaire de la Comédie-Française. Il fit sa cour. Dès le premier jour, Pauline le trouva bien. Au bout d’un mois elle le trouva très-bien : c’é¬ tait en février 1849. En mars, elle le trouva mieux que tous les autres ; en avril, elle prit de l’amour pour lui, et ne lui en fit pas un secret. Il s'attendit à voir éconduire tous ses rivaux, mais Pauline ne se pressait pas. ; ,es préparatifs du mariage se firent au milieu d un encombrement d’amoureux qui donnait des im-
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