558.\t,\tGORGEON. patiences à Gorgeon. Il n'était bien nulle part, ni chez lui ni chez Pauline : chez elle, il trouvait ses ri- ■l vaux ; chez lui, ses créanciers. Il lui demanda un joui1 assez nettement si ces messieurs n’iraient pas bientôt soupirer ailleurs ? .
- Seriez-vòus jaloux ? dît-elle.
.\t— Non, quoique j’aie débuté dans Orosmane. —* A la ville ? — A la scène. Mais je le jouerais à la ville si j’y étais forcé. * ■ — Tais-toi ; tu as l’œil mauvais. Pourquoi serais-tu jaloux? Tu sais bien que je t’aime. La jalousie est toujours un peu ridicule, mais dans notre état elle est absurde. Si tu t’y mets une fois, il faudra que tu sois jaloux des directeurs, des auteurs, des journalistes et du public. Le public me fait la cour tous les soirs! Qu’est-ce que cela te fait ? Je t’aime, je te le dis, je te le prouve en t’épousant ; si cela ne te suffisait pas, ■i c’est que tu serais difficile. * Le mariage se fit dans les derniers jours d’avril. Le public avait payé les dettes de Gorgeon et la cor¬ beille de la mariée. Ce fut l’affaire de deux représen¬ tations à bénéfice. La première se donna à ì’Odéon; la seconde, aux Italiens. Tous les théâtres de Paris voulurent y prendre part : Gorgeon et Pauline étaient aimés partout. Ils s’épousèrent à Saint-Roch, donné- 4 « rent un grand déjeuner chez Pestel, et partirent lé soir pour Fontainebleau. Le premier quartier de leur