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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/269

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mirm ï «SS íá GORGEON.\t263 encore vous m’avez fait rire au point que j’avais les larmes dans les yeux. Que vous êtes donc comique, mon cher Gorgeon! » Si le pauvre homme s’était fâché, non-seulement tout le monde lui eût donné tort, mais on aurait dit qu’il devenait fou, Pauline l’aimait comme au premier jour, mais elle était bien aise de voir un peu de monde et d’entendre des compliments. L’amour de quelques hommes bien nés et bien élevés ne l’ennuyait pas, elle jouait avec le feu en femme qui est sûre de ne point s’y brûler. Elle tenait registre des passions qu’elle avait faites; elle notait soigneusement les sottises qu’on lui avait dites, et elle en riait avec son mari, qui ne riait guère, Lors¬ que Gorgeon lui proposa tout net de fermer sa porte aux galants, elle le renvoya bien loin : « Je ne veux pas, dit-elle, te rendre ridicule. Ne crains rien; si quelqu’un de ces messieurs s’avisait de passer les bornes, je saurais le remettre k sa place. Tu peux te reposer sur moi du soin de ton honneur. Mais si nous faisions un coup d’éclat, tout Paris le saurait, et tu serais montré au doigt. Bien obligée ! » Il eut l’imprudence de faire allusion à ces débats devant ses camarades du théâtre. On taquina Gor¬ geon ; on lui infligea le sobriquet de Gorgeon le . Il se radoucit, il s’abstint de toute observation, il fit bon § ^ visage à ceux qui lui déplaisaient le plus. Ses amis changèrent de note, et l’appelèrent Gorgeon-Dandin. Personne ne se serait avisé de le railler en face, mais