disposé, venez demain, sans façon, dîner avez lui. A-t-il des papiers de famille ? un arbre généalogique ?
— Sans doute.
— Tâchez donc qu’il les apporte !
— Y songez-vous, charmante ? C’est moi qui viendrai un de ces jours vous déchiffrer tout ce grimoire. À bientôt ! »
Le baron s’achemina à petits pas vers le no 34 de la rue Saint-Benoît. C’était une maison bourgeoise dont la principale locataire avait meublé quelques chambres pour loger des étudiants. Il monta au second étage et frappa à une petite porte numérotée. Le marquis, en veste de travail, vint lui ouvrir. C’était en effet un beau jeune homme et un mari fort désirable. Il était un peu grand, mais d’une taille si bien prise que personne ne songeait à lui reprocher quelques centimètres de trop. Ses pieds et ses mains attestaient que ses ancêtres avaient vécu sans rien faire pendant plusieurs siècles. Sa tête était magnifique : un front haut, large et couronné de cheveux noirs qui se rejetaient spontanément en arrière ; des yeux bleus d’une grande douceur, mais profondément enfoncés sous des sourcils puissants ; un nez fièrement arqué dont les ailes fines frémissaient à la moindre émotion ; une bouche un peu large et des dents charmantes ; une moustache noire, épaisse et brillante, qui encadrait de belles lèvres rouges sans les cacher ; un teint à la fois brun et rose, couleur de travail et de santé. Le baron fit cet