Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/357

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LA MÈRE DE LA MARQUISE.\t351 coquetterie, de la gourmandise, l’amour effréné du jeu, et la rage de jeter l’argent par les fenêtres. Mme Benoit se disait, avec juste raison, qu’une per¬ sonne qui a tant de défauts à sa cuirasse ne saurait être invulnérable, et qu’on doit, par un chemin ou par un autre, arriver jusqu’à son cœur. Elle jouissait déjà de la surprise du baron, le jour où il la rencontrerait dans le monde entre Lucile et Mme de Malésy. ' Tandis qu’elle faisait tant de visites inutiles, la jolie marquise d’Outreville s’enfermait dans sa chambre, et, sans prendre conseil de personne, écrivait à son tr mari la lettre suivante :

  • Que faites-vous, Gaston? Quand viendrez-vous?

Vous aviez pourtant promis de nous rejoindre. Com¬ ment avez-vous pu rester dix grands jours sans me voir? Quand nous étions ensemble dans notre cher Arlangc, vous ne saviez pas me quitter pour une heure. Dieu í que les heures sont longues à Paris ! Maman me parle à chaque instant contre vous, mais à votre nom seul il se fait dans mon cœur un tapage qui m’empêche d’entendre. Elle me dit que vous m’avez abandonnée : vous devinez que je n’en crois rien. Car, enfin, je ne suis pas plus laide que lorsque vous vous mettiez à genoux devant moi ; et si je suis

plus vieille, ce n’est pas de beaucoup. Tout n’est pas fini entre nous, le dernier mot n’est pas dit, et je sens que j’ai encore du bonheur à vous donner* Vous 1 « j i 9H9MH