382\tLA MÈRE DE LA MARQUISE.\t1 Mme Benoît était violemment tentée d’arracher les yeux à ce modèle des gendres, mais elle cacha son dépit. « Mon ami, dit-elle, vous avez passé trente heures en chaise de poste, vous êtes las,' vous avez sommeil, et :’ai été mal inspirée de vouloir convertir un homme encore botté. Vous serez plus accommo¬ dant quand vous aurez dormi. Attendez-moi dans ce fauteuil, et souffrez que j’aille pourvoir à votre re¬ pos. Je suis à vous! »\t: Elle sortit en souriant et courut comme une tem¬ pête à la chambre de sa fille. Je ne sais si elle ouvrit la porte ou si elle l’enfonça , tant son entrée fut violente. Elle saisit rudement le bras de Julie, qui dépliait une taie d’oreiller. « Malheureuse ! s’écria- t-elle , que faites-vous ?\t, — Mais, madame, ce que vous m’avez dit. — Vous êtes folle! vous ne m’avez pas comprise. Laissez ce a et déménagez-moi tous ces bagages. A- t-on jamais vu chose pareille ? Les malles d’un homme dans la chambre de ma fille ! — Pardon, madame, mais.,.. — Il n’y a pas de mais, et l’on vous pardonnera quand vous aurez obéi. Emportez! emportez! — Mais où, madame ? «— Où vous voudrez ; dans la rue, dans la cour ! Non, tenez : dans ma chambre! — Madame donne son appartement? Mais où fau¬ dra-t-il faire le lit de madame ?
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