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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/402

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396\tLA MÈRE DE LA MARQUISE. ou se taire. Si tous les jeunes époux n’avaient pas l’habitude de gaspiller leur bonheur, la lune de miel, que l’univers accuse d’être trop courte, aurait plus de quatre quartiers. Gaston se sentait assez de res¬ sources dans l’esprit et assez de tendresse dans l’àme pour faire durer son bonheur autant que sa vie, mais à condition de le ménager. II amena doucement Lucile à partager son temps entre l’amour, le travail, et mcme ’ennui, ce voisin salutaire qui ajoute tant de charmes au plaisir. Il l’intéressa à ses études et à ses recherches ; il lui persuada de faire et de recevoir des visites; il eut l’héroïsme de la conduire chez la baronne de Sommerfogel ! Il se joignit à elle pour prier M. et Mme Jordy de venir passer à la forge les premières vacances qu’ils pourraient prendre; il lui dicta cinq ou six lettres destinées à adoucir Mme Be¬ noît et à la ramener,\t. Ces marques de soumission filiale ne firent qu’exas¬ pérer le courroux de la veuve. Elle n’était pas loin do se croire insultée par des excuses vaines qui n’avaient pas la vertu de lui ouvrir le moindre salon. Si elle avait pu oublier un instant ce qu’elle appelait la tra¬ hison de sa fille, l’invitation du marquis de Croix- Maugars, qu’elle portait sur elle, la lui aurait remise sous les yeux. Elle devint misanthrope, comme tous les esprits faibles lorsqu’ils croient avoir à se plain¬ dre de quelqu’un. Elle prit en haine l’univers entier, et même son ancienne idole, le faubourg Saint-Ger-