398\tLA\tMÈRE DE LA MARQUISE. du rouge, mais je n’en suis pas assez sûr pour Taffir- mer ici1. Une fois habillé, il faisait à petits pas cinq ou six visites, bien reçu partout, et invité à dîner sept fois par semaine. On l’aimait pour le soin qu’il pre¬ nait de lui-même et des autres : il avait pour les femmes de tout âge des attentions exquises que la jeune génération ne connaît plus. Indépendamment de ce mérite, le sexe récompensait en lui trente an¬ nées de loyaux services, comme un souverain donne les Invalides au soldat vieilli sous le harnais. Je ne parle pas de cinq ou six aïeules vénérables chez les¬ quelles il trouvait cette amitié plus étroite qui est comme de l’amour cristallisé. Grâce aux bons senti¬ ments qu’il avait semés sur sa route, il était aussi heu¬ reux qu’on peut l’être à soixante-quinze ans lorsqu’on est forcé d’aller chercher le bonheur hors de chez soi. Il n’avait pas d’infirmités, mais dès l'hiver de 1845 ses amis les plus intimes commencèrent à s’aperce¬ voir qu’il baissait. Il n’était plus aussi éveillé a la con¬ versation j il avait des absences. Sa parole était moins vive et sa langue moins déliée. Enfin, symptôme plus
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grave, il ne savait plus résister au sommeil. Un soir, après dîner, chez le marquis de Croix-Maugars, il s’endormit sur sa chaise. Mme de Malésy, un de ses caprices de 1815, s’en aperçut la première et cita à » ■ t. Ces nouvelles ont été publiées pour la première fois dans le feuilleton du Moniteur Universel.