58 LES JUMEAUX DE L’HÔTEL CORNEILLE.
- \ti
— M. Mathieu est toujours content? Ces dames ne sont pas malades ?
— Merci. Mathieu a un garçon , et toute la famille
- \ti
se porte le mieux du monde. — Pour lors, monsieur, voici ce qui est arrivé: Ce matin, comme nous revenions de l’ouVrage, et que ma femme allait prendre la soupe qu’elle avait mise au chaud dans notre lit, il est entré un monsieur pas très-grand, plutôt petit, un homme de ma taille enfin, et à peu près de mon âge. 11 m’a demandé si f j’étais dans la maison du temps de Mme Bourgade. Je *, lui ai dit ce qui en était, attendu que je n’ai rien à | cacher, que je ne fais rien de mal, et que je ne dois rien à personne. Mais quand il a su que je connais¬ sais ces dames, il s’est mis à me questionner Sur ceci et sur cela , et avec qui mademoiselle était mariée, et ce que faisait son mari, et ce qu’elle mangeait à dîner, et combien de temps elle était restée dans le
quartier, et finalement, ou elle demeurait. Quand j’ai vu qu’il avait l’idée de me confesser, je n’ai rien voulu répondre. Il ne me revenait pas, cet homme-là ! Il regardait la maison avec des yeux de riche ; on aurait dit que notre chambre lui faisait mal au cœur. J’ai bien compris qu’il était curieux d’avoir l’adresse de M. Mathieu ; mais je ne savais pas ce qu’il en voulait faire. J’ai dit que je ne la connaissais point ; cepen¬ dant qu’on pourrait peut-être se la procurer. Là- dessus , il m’a promis de me bien payer si je la lui