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Page:About - Les mariages de Paris, 1856.djvu/78

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72 L ONCLE ET LE NEVEU. — Si j’avais une fUìe, elle serait ta cousine ; or tu n’as pas de cousine, donc je n’ai pas de íìlle,

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— Vous avez raison.... J’ai eu le bonheur de lavoir cet été aux eaux d’Ems avec sa mère. Je l’aime ; j’ai lieu de croire que je ne lui suis pas indifférent, et j’ai l’honneur de vous demander sa main. — La main de qui ? — La main de mademoiselle votre fille. — Allons ! pensa l’oncle Morlot, M, Auvray sera bien habile s’il le guérit! Je payerai six mille francs de pension sur les revenus de mon neveu. Qui de trente paye six, reste vingt-quatre. Me voiià riche. Pauvre François ! » 11 s’assit et ouvrit un livre au hasard, «. Mets-toi là, dit-il à François ; je vais te lire quelque chose. Tache d’écouter ; cela te calmera. » II lut : « La monomanie est l’opiniâtreté d’une idée, l’em¬ pire exclusif d’une passion. Son siège est dans le cœur; c’est là qu’il faut la chercher et a guérir. Elle a pour causes l’amour, la crainte, la vanité, l’ambition, le remords. Elle se trahit par les mêmes symptômes que la passion; tantôt par la joie, la gaieté, l’audace et le bruit : tantôt par la timidité, la tristesse et le si¬ lence. » Pendant cette lecture, François parut se calmer et s’assoupir : il faisait chaud dans le cabinet du doc¬ teur. « Bravo ! pensa M. Morlot ; voici déjà un pro¬ dige de la médecine : elle endort un homme qui n’a ni