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I.

où l’héroïne de ce roman montre la passe de son chapeau


Le samedi 22 décembre 1839, par un beau soleil couchant, entre quatre et cinq heures, deux jeunes gens de bonne mine discutaient au pied d’un orme des Champs Élysées. Le plus élégant des deux, M. Belley, était un fils de riche cordonnier, attaché par faveur aux Affaires étrangères, et mille fois plus aristocrate depuis trois ans que le maréchal de Richelieu. L’autre, un peu négligé dans toute sa personne, était le comte de Mayran, démocrate à tous crins, sculpteur passionné et élève de l’atelier de David, en attendant qu’il devint millionnaire et marquis. Ces messieurs, si éloignés l’un de l’autre par la naissance et l’éducation, étaient liés ensemble comme on l’est à Paris, sans savoir ni comment ni pourquoi ; leur amitié vivait d’un éternel contraste. Pour le moment, ils étaient sous l’impression d’un fait assez étrange qui venait de se passer sous leurs yeux, et qui les avait frappés le plus diversement du monde.