Page:About - Rome contemporaine.djvu/100

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tacle d’une course de juifs. Benoît XIV les remplaça par des chevaux libres, qui courent mieux, sans comparaison ; mais il en coûtait huit cents écus par an au peuple hébreu. Les principaux du peuple allaient porter la somme en grande cérémonie chez le Sénateur, qui les recevait sans cérémonie.

« Qui êtes-vous ?

— Hébreux de Rome.

— Je ne vous connais pas ; allez-vous-en ! » À ce discours affable, le premier magistrat municipal ajoutait encore, il y a dix ans, un geste du pied.

L’ambassade ainsi éconduite s’en allait chez l’un des conservateurs de la ville : « Qui êtes-vous ?

— Hébreux de Rome.

— Que demandez-vous ?

— Nous implorons humblement de votre seigneurie la faveur de demeurer ici encore un an. »

On leur accordait cette permission, assaisonnée de quelques injures : et, en signe de reconnaissance, ils offraient leurs huit cents écus, qu’on daignait prendre. Le souverain les a affranchis de la dépense et de l’humiliation.


En voici une autre dont ils ne sont pas encore exemptés. À l’avènement de chaque pape, les députés du peuple juif se rangent sur le passage du saint-père, auprès de l’arc de Titus. Le pape leur demande ce qu’ils font là ? Ils présentent une Bible en disant : « Nous sollicitons la grâce d’offrir à Votre Sainteté un exemplaire de notre