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main. Pourquoi pas ? la peine ne saurait être plus honteuse que le crime, et le peuple n’a point de raison pour mépriser après le jugement ceux qu’il admirait presque après l’assassinat.

Si, malgré les avantages qui leur sont assurés par la loi et par les mœurs, l’ennui vient à les prendre, ils n’ont qu’à le dire. La liberté leur sera rendue un jour ou l’autre. La peine des travaux forcés à perpétuité se commue assez facilement. Vingt ans de galères sont bientôt finis. D’abord l’année est de huit mois au bagne ; et puis les réductions arrivant coup sur coup, pour peu que le patronage s’en mêle, un jour l’assassin voit les portes s’ouvrir, et, moitié content, moitié fâché, il retourne à l’exercice d’un métier honnête dont il a perdu l’habitude.


Ne craignez pas que la tache de son passé le signale au mépris du monde. Il serait trop curieux qu’un forçat libéré fût moins estimé qu’un forçat en activité de service. On le trouve un peu moins intéressant, voilà tout. Lui-même parle de ses corvées comme un soldat de ses campagnes. Il dit avec un petit sentiment d’orgueil : quand j’étais là-bas !

J’ai rencontré ces jours derniers à Frascati une excellente figure de paysan. Le bonhomme cheminait, piano, piano, sur son âne, dans un chemin assez escarpé. Sa femme le suivait d’un peu loin, attendu qu’elle portait une commode sur la tête. Je liai conversation avec ce modèle des maris, et la tournure de son esprit me plut.