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Page:About - Rome contemporaine.djvu/146

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VI

la loterie.


La loterie est le plus court chemin de la misère à la richesse. Il en est de plus sûrs ; il n’y en a pas d’aussi directs. C’est pourquoi la plèbe romaine évite les autres et se coudoie dans celui-là.

Je me suis demandé quelquefois ce que je ferais pour me tirer d’affaire si j’étais un de ces plébéiens qui vivent au jour le jour dans les rues de la grande ville. Voici d’abord une carrière ouverte à tous, sans distinction de naissance ou de fortune : l’Église. Rien de plus démocratique au fond que ce gouvernement absolu. Tout homme intelligent a le pied dans l’étrier dès qu’il a franchi le seuil du séminaire ; il est en passe d’arriver à tout. Je dis plus : cette carrière est la seule où la vertu tienne lieu de science, et où la capacité se remplace avantageusement par l’humilité. Un homme des derniers rangs du peuple, et médiocrement lettré, peut devenir moine, prieur, général, évêque, cardinal et pape, marcher l’égal des plus grands souverains, et donner le pas à ses envoyés sur les ambassadeurs de toutes les puissances. Mais il faut la vo-