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de café. C’est en quoi vous pourrez remarquer la nature et l’éducation différentes des Italiens et des Français. J’étais petit enfant lorsque le progrès de l’esprit public fit tomber la loterie royale, mais je me souviens qu’on en parlait comme d’un jeu de concierges, et que les personnes de la classe intelligente se cachaient pour porter leur argent au bureau. Ici, les premiers personnages de la nation trouvent naturel de tenter la fortune et de coudoyer les maçons dans la boutique aux billets. La loterie était un vice chez nous ; elle n’est pas notée ici comme une mauvaise habitude, et l’approbation des Romains est aussi fondée en raison que notre blâme l’était jadis.


On me saura peut-être gré de résumer en quelques mots la théorie de ce jeu que les archéologues seuls connaissent en France.

Le samedi, à midi, devant le ministère des finances, sous les yeux du peuple assemblé, une commission présidée par le représentant du prélat ministre des finances, extrait cinq numéros d’une roue qui en contient quatre-vingt-dix. Parmi les joueurs empressés qui assistent au tirage, l’un a joué l’extrait simple, c’est-à-dire a parié contre le gouvernement que tel numéro sortirait dans les cinq : si son numéro est sorti, il a gagné treize ou quatorze fois sa mise. Un autre a joué l’ambe ; il a choisi deux numéros et parié qu’ils sortiraient tous deux de la roue. Un autre a joué le terne en choisissant trois numéros : il gagne plus de cinq mille fois sa mise. Je vous fais grâce des autres