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en pointes de diamant ; un palais de justice qui n’est pas un chef-d’œuvre d’architecture, et une prison qui ressemble à toutes les prisons du bon temps. L’hôtel de ville ne manque pas de grandeur ; on voit à la Consigne une demi-douzaine de tableaux médiocres, et un excellent bas-relief du Marseillais Puget. La halle au poisson vaut qu’on s’y arrête un instant pour entendre parler les dames : la rhétorique de nos harengères est bien pâle auprès de celle qui fleurit là.

Il reste encore une tranche de l’ancienne cathédrale que les Marseillais appellent la Majeure ou la Major. Ce vénérable édifice était construit sur les ruines d’un temple païen ; on l’a tant et si bien rogné, que d’antique et de moderne, de païen et de chrétien, il n’y a plus de quoi faire une église de village.

Mais à deux pas plus loin, entre la vieille ville, qui doit disparaître, et la ville de l’avenir, qui grandit vite, on voit sortir de terre le soubassement d’une cathédrale qui promet.

La vieille ville a fait son temps ; on rasera non-seulement les bicoques qui s’y entassent, mais encore la montagne qui les porte. L’avenir de la Joliette est à ce prix, et vous l’allez comprendre en deux mots : Paris se porterait-il vers les Champs-Élysées si la montagne Sainte-Geneviève occupait la place de la Concorde ?

Pour le moment, les poissons et les oiseaux vont de Marseille à la Joliette plus commodément que les hommes. Cependant la ville future se bâtit pour un peuple nombreux. J’ai vu sept maisons énormes, uniformes, et d’une architecture trop riche à mon gré. Les marchands de Carthage n’ont jamais logé leurs ballots dans des temples si